Les Feuilles mortes

Les feuilles sont tombées Au fil de lauriers; La douceur sucrée Du vent les amène.

Comme elles, j’ai voyagé,
La lumière perdu;
Mes souvenirs, comme une marée,
Se jettent à la nuit, s’effacent.

Tout se flétrit, tout éclate.
L’automne va, ce grand départ.
Peu importe, la fleur s’éteint; L’or s’étale, fugace.

Le passé revient;
O trésor, mon cœur a mal!
Mais je garderai la beauté,
À jamais, pour qui sait!

  • Paul Verlaine